On a posé la question à Shaykh Ibn Bâz – qu’Allah lui fasse miséricorde – : Est-ce que le malade est récompensé s’il patiente ?
Et quelle belle personne à qui poser cette question : Shaykh Ibn Bâz, à l’époque Moufti d’Arabie Saoudite, reconnu pour sa science, sa piété, et sa sagesse.
C’est d’ailleurs un enseignement du Coran :
{Demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas.}
(Sourate An-Nahl, verset 43)
Mais aussi, et c’est important, c’était un homme éprouvé lui-même : il avait perdu la vue très jeune. Cela ne l’a pourtant pas empêché de devenir une montagne de science au service de l’Islam.
Il répond, qu’Allah lui fasse miséricorde :
« Il a une immense récompense s’il est patient et cherche la rétribution auprès d’Allah. Le Prophète ﷺ a dit : “Étonnante est l’affaire du croyant ! Toute son affaire est un bien pour lui : s’il lui arrive un mal, il patiente et c’est un bien pour lui ; et s’il lui arrive un bien, il remercie, et c’est un bien pour lui.”
Donc, la patience signifie que, lors de la maladie, la personne ne fait rien qui contredit la loi religieuse : elle ne déchire pas ses vêtements, ne se lamente pas, ne commet pas ce qu’Allah a interdit. Elle patiente, cherche la récompense, et tient des propos bienséants — cela fait partie de la patience.
Quant au fait de se plaindre aux gens : “je suis comme ci, je suis comme ça”, cela va à l’encontre de la patience. Mais le simple fait d’informer de sa maladie, sans plainte, n’est pas un problème — comme informer qu’il lui est arrivé telle ou telle chose, ou en parler à un médecin pour qu’il la soigne. Cela ne pose pas de problème.
Mais faire ce qu’Allah a interdit, comme crier, se lamenter, déchirer ses vêtements, se frapper le visage ou s’arracher les cheveux, ou des choses similaires, cela est interdit. » (1)
3 Comportements face à la maladie
Voilà donc une réponse à la fois concise et complète, qui éclaire les différentes attitudes possibles face à la maladie, en distinguant clairement :
• Le côté positif : une immense récompense pour celui qui patiente et espère la rétribution auprès d’Allah.
• Le côté interdit : se lamenter, se rebeller contre le destin d’Allah, par des gestes ou des paroles interdites.
• Ce qui est permis : informer de sa maladie sans plainte excessive, dans un but légitime comme se faire soigner.
En quelques lignes, Shaykh Ibn Bâz – rahimahou Allah – nous donne une méthodologie simple mais précieuse, à l’image de ses ouvrages comme Les Leçons Importantes, où la clarté et la concision cachent une profondeur immense.
Qu’Allah fasse miséricorde à nos savants, allège les souffrances de nos malades, et accorde Sa miséricorde à nos défunts.
(1) Site officiel de Sheikh Ibn Bâz