Mouhammed Ibn Sâlih Al-‘Outhaymîn

Mouhammed Ibn Sâlih Al-‘Outhaymîn

Son nom et ses origines

Il est le Cheikh, l’érudit, le jurisconsulte, l’exégète, Abou Abd-Allah Mouhammed Ibn Sâlih Ibn Soulaymân Ibn ‘Abd Ar-Rahmân Ibn ‘Othmân, de la tribu de Wahbah, appartenant aux Banî Tamîm.

 

Sa naissance

Il est né lors de la 27ème nuit du mois de Ramadan de l’année 1347H dans la ville de 'Ounayza, faisant partie des villes de Qasîm, dans le Royaume d’Arabie Saoudite.

 

Sa description physique

Il était de petite taille et d’un poids normal, sauf à la fin de sa maladie où il avait beaucoup maigri. Il avait une longue barbe blanche arrivant à la poitrine (il ne la teintait pas avec du henné), sa peau était blanche et son visage toujours souriant. Il a dépassé les soixante-dix ans .

 

Son éducation scientifique

Il a appris le Coran, dès son plus jeune âge, ainsi que des livres condensés et résumés relatifs aux domaines du Fiqh et du Hadith.

Il a ensuite rejoint les assises du vertueux Cheikh, l’Érudit ‘Abd Ar-Rahmân Ibn Nâsir As-Sa’di, le premier Cheikh dont il s’est abreuvé de science et dont il a hérité la voie, l’enracinement, le suivi du dalîl (la preuve) et la manière d’enseigner. Il a étudié avec lui le Tafsîr, le Hadith, le Tawhîd, le Fiqh et ses fondements, les Farâ’idh (règles liées à l’héritage) et le Nahou (la grammaire).

Il a également étudié avec Cheikh ‘Abd Ar-Razzâq ‘Afîfi la science du Nahou (grammaire) et de la Balâgha (science de l’éloquence arabe), lorsqu’il était présent à ‘Ounayza.

Plus tard, il rejoignit l’Institut de Science à Riyad en 1372H, où il poursuivit ses études pendant deux ans et profita des savants qui y enseignaient. Parmi eux le Savant, l’Exégète, le Cheikh Mouhammed Al-Amîn Ach-Chanqîti, ainsi que le Cheikh, l’Érudit dans le Fiqh ‘Abd Al-‘Azîz Ibn Nâsir Ibn Rouchayd et le Cheikh, l’Érudit dans la science du Hadith ‘Abd Ar-Rahmân Al-Ifrîqi. 

Puis, il entra en contact avec son Éminence le Cheikh, l’Érudit ‘Abd Al-‘Azîz Ibn ‘Abd-Allah Ibn Bâz . Il étudia alors « Sahîh Al-Boukhâri » ainsi que des épîtres de Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya. Cheikh Ibn Bâz eut sur lui une grande influence, jusqu'à reconnaître que ce dernier fut son deuxième Cheikh.

Il conclut ses études au sein de l’Institut de Science et continua ses études universitaires jusqu'à obtenir son diplôme à l’Université Al-Imam Mouhammed Ibn Sa’ôud Al-Islamiyya.

 

Ses œuvres et activités scientifiques

-Il commença l’enseignement dès l’année 1370H dans la grande mosquée de ’Ounayza.

-En 1374H, il fut nommé enseignant à l’Institut de Science à ’Ounayza où il exerça jusqu’en 1398H.

-Durant ces dernières années, il contribua à l'élaboration du programme d’étude de l’Université Al-Imam Mouhammed Ibn Sa’ôud.

-De l'année 1398H jusqu'à sa mort, il ne cessa d'enseigner dans un département de l’Université Al-Imam Mouhammed Ibn Sa’ôud à Qasîm, dans la faculté de « Charî’a ».

-Il fut membre du conseil scientifique de l’Université Al-Imam Mouhammed Ibn Sa’ôud Al-Islamiyya durant deux années d’étude : 1398H/1399H et 1399H/1400H.

-Il fut membre du conseil de la faculté de « Charî’a » ainsi que de la faculté des « Fondements de la religion » dans l’annexe de l’Université de Qasîm où il fut également président de la section Aqîdah (dogme).

-Il fut membre du Comité des Grands Savants du Royaume d’Arabie Saoudite de 1407H jusqu’à sa mort .

-Il a reçu, de la part du Roi Faysal, le prix mondial des "Services rendus pour l’Islam" durant l’année 1414H.

 

Ses qualités et vertus morales

Il était un exemple de piété, un modèle vivant. Sa science ne se limitait pas au contenu des cours et conférences qu'il donnait à ses élèves, elle était bien plus vaste. Il était certes un exemple à imiter, aussi bien au niveau de sa science, de sa modestie, de sa tolérance, de son ascétisme qu'au niveau de ses nobles comportements.

Il se distinguait par son indulgence, sa patience ainsi que sa rigueur dans l’étude de la science et dans l’enseignement. Il savait organiser son temps et préserver chaque instant de sa vie. Il était un exemple d'humilité, doté d'un comportement généreux et de qualités louables, loin des politesses hypocrites. Son visage épanoui inspirait les gens qui l'entouraient et faisait entrer la joie dans leurs cœurs. Leur bonheur grandissait au fil des cours et des conférences qu'il donnait . Son attachement à l'application de la Sounnah se manifestait dans toute chose.

Il était bienveillant avec les jeunes, il les écoutait discuter, leur octroyait des conseils, les orientait avec gentillesse, douceur et persuasion.

En raison de sa piété et de son humilité, il était très prudent au moment de prononcer une fatwâ, ne se pressant pas tant que n’apparaissait pas à lui la preuve. Et lorsqu'il trouvait quelque difficulté dans quoi que ce soit, il disait : "Patiente, jusqu’à ce que je réfléchisse à cette question", ou toute autre expression du même genre, reflétant alors sa religiosité et l'importance qu'il donnait à dégager toute la finesse des questions de jurisprudence.

Sa détermination à propager la science ne s’est jamais affaiblie, même lors de son voyage de convalescence aux États-Unis, six mois avant son décès. Il avait organisé, là-bas, une série de conférences dans des centres Islamiques, montrant ainsi son intérêt pour l’ensemble des musulmans américains et autres. Il les a exhortés, les a conseillés et a même dirigé la prière du vendredi.

Il portait la souffrance et les problèmes de la communauté Islamique d’Orient et d’Occident. De retour des États-Unis, ses efforts au service de l'éducation et de la prédication n'ont en rien diminué. Malgré la maladie, il continua à conseiller et à enseigner à La Mecque, dans la Grande Mosquée Sacrée et ce, même quelques jours avant son décès.

Chaque jour, il réservait un temps précis pour écouter les difficultés des gens et juger selon sa capacité. Il soutenait aussi les organisations de bienfaisance et d’apprentissage du Coran. Certes Allah lui a accordé des faveurs au regard de toutes ces œuvres de bien et des bienfaits qu’il apportait aux gens. Il était véritablement une personne qui menait une institution de bien social, un grand bienfait qu’Allah donne à qui Il veut.

 

Ses œuvres

Ses œuvres ont dépassé les quatre-vingt-dix livres et épitres. Il a aussi bien écrit dans le domaine du Dogme, que du Tawhîd, du Hadith, du Fiqh, de la grammaire ou encore de la Balagha. Rares sont les matières où il n’a pas laissé son empreinte.

 

Son cheminement

Les Imams savants, éducateurs, ayant réussi à transmettre la science sont rares. Cheikh, Al-Imam, le savant Mouhammed Al-‘Otheymîn , fait partie de cette rareté infime. Il est parti, -qu’Allah lui accorde Sa miséricorde et Son pardon- et sont restés entre nos mains sa science, son œuvre et son don, tels une lanterne débordant de lumière, avec laquelle se sont abreuvées des générations entières de cette communauté, comme Allah l'a voulu. 

Voici sa voie et son cheminement (manhaj), et, d’un rapide coup d’œil, il nous apparait clairement les jalons de cette voie juste et correcte : 

  1. Certes, la sincérité envers Allah est une chose cachée au fond du cœur. Mais il existe des preuves pouvant témoigner de la sincérité d'une personne qui ne peuvent être dissimulées, comme l’humilité, l’ascétisme, le bon comportement, la bonté envers les gens, la piété, l’éloignement de tout ce qui porte à confusion, le désintéressement de tout ce qui n’est point bénéfique auprès d’Allah, la ferveur dans les adorations et le détachement envers les biens de ce bas monde. Autant de qualités reconnues chez Cheikh Al-‘Otheymîn par l'ensemble des personnes l'ayant connu. 
  2. Le Cheikh se distinguait des autres de diverses manières, notamment en ne jugeant que par la preuve, la clarification et l’argumentation et en s'appuyant sur le Livre d’Allah et la Sounnah du Prophète d’Allah . Celui qui suit ses cours, ses Fatwas et lit ses œuvres, mesure aisément la largesse de ses connaissances concernant le Livre et la Sounnah, ainsi que les écoles des savants et leurs paroles. Il savait distinguer les questions dont les réponses remportaient l'unanimité des savants, des questions sujettes à discorde, et connaissait les implications de chacune des deux sortes. Il recherchait, débattait et menait sa réflexion tout en s’appuyant sur un cheminement scientifique pointu et des règles fondamentales solides. C'est ainsi que le Cheikh reçut la considération, qu'Allah lui octroya, dans l’ensemble des pays musulmans, ce que peu d’autres savants de notre époque ont reçu.
  3. Une voie clairvoyante, ce qui a mené le cheminement du Cheikh dans sa compréhension des textes religieux et sa façon d'argumenter basée sur des preuves. Celui qui suit ses enseignements ne peut que remarquer la droiture avec laquelle il transmet la science et les fondements de jurisprudence ainsi que la clarté et la pureté de la voie des Salafs . Rares sont les moments où il cite un jugement de Fiqh ou une fatwa appartenant à la législation sans citer de preuve ou sans en faciliter la compréhension ; en répondant notamment aux objections qui se présentent et en citant les règles fondamentales de Fiqh sur lesquelles on construit le jugement de cette ramification liée au Fiqh. Il a rendu à l’effort d’interprétation sa beauté, sa splendeur et ses fruits scientifiques.
  4. Ses connaissances des sujets d'actualité et de l'évolution de la société, son ouverture aux nouveautés du monde ainsi que ses nombreux contacts avec des spécialistes de divers domaines concernant les subtilités de chaque science, étaient très vastes. Avant de prononcer une Fatwa ou de parler d'un sujet très spécifique, il n'hésitait pas à se rapprocher d'experts compétents et à les questionner. Cela fait de lui un véritable savant du renouveau à notre époque, un savant contemporain, encore aujourd'hui.
  5. La considération qu'il accordait aux autres savants malgré les divergences, les éloges qu'il leur adressait, le bon comportement qu'il avait avec eux, même si leur science, leur âge, leur rang ou leur renommée étaient bien inférieurs aux siens, étaient remarquables. Il savait rassembler les cœurs autour de lui et mettre sa science si abondante au service des âmes présentes. 
  6. Son bon comportement avec l’ensemble des gens, sa gentillesse et son sourire constants, ses efforts pour unir et ne pas séparer, regrouper et ne pas disperser, faisaient partie de ses qualités morales.
  7. Il accordait tout son temps aux choses profitables et bénéfiques. En voiture, lors d'assises, à la mosquée, en voyage ou chez lui, il ne cessait d'enseigner, d'étudier, d'évoquer ou encore d'adorer Allah. On ne le voyait jamais perdre son temps et ce, du matin jusqu'au coucher du soleil. Avec ces efforts perpétuels et exemplaires, Allah lui a octroyé cette science à laquelle il est arrivé.
  8. Il ne séparait jamais la science de la prédication et de l'éducation. C'était un savant intelligent, un prédicateur éloquent, un éducateur instruit. Telle est la voie prophétique bien guidée avec laquelle se sont distinguées les premières générations de Sahâba et Tâbi’înes, ceux parmi les savants des Salafs (prédécesseurs) qui ont porté le message.

Certes, Cheikh fait partie de ceux qui ont fait revivre la voie Prophétique. Il figure parmi les savants les plus généreux. Il était le professeur des éducateurs et des enseignants, ayant passé une grande partie de sa vie dans les centres, les universités et les assises de rappel. Au travers de ses sermons dans les mosquées, ses conférences et ses appels dans différentes régions par les moyens actuels de communication, il fit figure d'exemple dans la prédication des Imams. Il a ainsi affermi sa science et l'a transmise avec ces moyens pour guider les gens, rectifier et résoudre leurs problèmes.

 

Son décès

La mort de Cheikh Ibn Sâlih Al-‘Outhaymîn dans la ville de Jedda fut annoncée avant le Maghrib, le mercredi 15 du mois de Chawwâl (1421H). Toute la communauté Islamique fut frappée par cet événement tragique. Des milliers de personnes ont prié sur Cheikh dans la Mosquée Sacrée après la prière d’Al-'Asr le jeudi 16 du mois de Chawwâl (1421H) et l'ont accompagné vers le cimetière. Un événement d'une telle immensité est indescriptible. Il a été enterré à La Mecque, qu’Allah le couvre de Son immense Miséricorde.

 

Sources : Site officiel de Sheikh Al-‘Otheymîn, cours et écrits de certains de ses élèves .

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