Abd-Al ‘Aziz ibn ‘Abd-Allah ibn Bâz

Abd-Al ‘Aziz ibn ‘Abd-Allah ibn Bâz

 

 Sa naissance

Il est né à Ryad (capitale du Nejd, située à 1000kms de Mekka), le 12 de Dhoul Hijja de l’an 1330 de l’hégire (1910). Il a grandi et a vécu là-bas.

 

Sa description physique

Cheikh était de taille moyenne, ni grand ni petit, il avait un visage rond, un teint hâlé, un nez aquilin et une bouche de grandeur moyenne. Sa barbe était fine sur les côtés et épaisse au niveau du menton. Elle était noir foncé puis, avec l’âge, le blanc pris le dessus. Il la teignait alors avec du henné. Quant à son sourire, il était magnifique.

Il avait une apparence élégante, portait des vêtements blancs mais sans jamais exagérer. Ses qamis descendaient jusqu'à la moitié de son tibia, et il embellissait ses qamis blancs en les accompagnant d'un par-dessus de couleur . Certains l’ont vu assis dans une mosquée, le décrivant comme élégant avec un qamis blanc mais usé par le temps.

Beaucoup affirment qu’il imposait le respect, quelque chose qu’Allah mettait dans les cœurs de ceux qui le rencontraient . Ainsi sont ceux qui se soumettent et se rabaissent devant leur Créateur ; Allah les élève parmi les créatures.

Il perdit totalement la vue à l’âge de 19 ans, suite à une maladie qui le frappa trois ans plus tôt. Parmi les avantages qu'il a su tirer de la perte de sa vue :

  • Une mémoire impressionnante : Cheikh était une personne qui avait appris de nombreux ahadiths. Et si on le questionnait sur les 6 livres de ahadiths, il répondait avec facilité, connaissant aussi bien la chaîne de transmission que le texte, expliquant le hadith ainsi que les hommes cités dans la chaîne de transmission.
  • Un délaissement de la vie d’ici-bas et de sa beauté : Il faisait preuve d’un ascétisme réel, loin des bassesses de ce monde. Il était tourné vers l’au-delà, humble et soumis à Allah .
  • Une volonté et une assiduité élevées : Il devint ainsi, par la grâce d’Allah, l'un des plus grands savants du 20ème siècle.

En raison de sa cécité, il avait, par le bienfait d’Allah, développé son ouïe, à tel point qu’il distinguait les voix et les reconnaissait même s’il y avait beaucoup de monde autour de lui. Il pouvait reconnaître son interlocuteur même s’il n’avait pas entendu sa voix depuis longtemps. Il avait en mémoire des détails subtiles concernant l’état des gens et il se renseignait sur leur situation et leurs affaires dans leurs pays d’origine.

Sa maladie ne l'empêcha pas d’étudier la science, bien au contraire. Il redoubla d’efforts, s’accrocha, toujours déterminé. Et, par la grâce d’Allah, il rencontra tout au long de ses études des savants qui lui ont transmis ce savoir, ce comportement et cette éducation qui ont eu sur lui un impact immense.

 

Son éducation scientifique

Il mémorisa le Coran avant la puberté, ainsi que des Moutoun. Puis, il commença l’apprentissage des autres sciences. Il commença à étudier auprès des grands savants de sa région avant de voyager à la quête de la science. Il étudia auprès de nombreux savants, parmi eux :

  • Cheikh Mouhammed Ibn Abd-Al-Latîf Ibn Abd-Rahmân Ibn Hasan Ibn Âl-Cheikh Mouhammed Ibn Abdl-Wahâb, juge de Riyâd.
  • Cheikh Sa’d ibn Ahmad ibn Malik ; il étudia avec lui le Hadith et ses sciences, ainsi que la jurisprudence.
  • Cheikh Salih ibn ‘Abdel ‘Aziz Houssein Âl Cheikh; il étudia avec lui la ‘Aqida et le Fiqh.
  • Cheikh Hamad ibn Fariss ibn Mohammed ibn Fariss, responsable de l’argent à Riyad. Il prit de lui la science relative au calcul de l’héritage (Faraïd Al Hissab) ainsi que la langue arabe.
  • Cheikh Mouhammed ibn Ibrahim ibn ‘Abdelatif Âl-Cheikh (Moufti d’Arabie Saoudite de 1347H à1357H) il fut l'un de ses plus proches élèves. Il restait avec lui du Fajr jusqu’à l’Ichaa et assistait à toutes ses assises. Il prit de lui de nombreuses sciences, telles que le dogme, la jurisprudence, la grammaire…
  • Cheikh Sa’d Waqâs Al-Boukhari, parmi les savants de La Mecque ; il prit de lui la science du Tajwid en 1355H.

- qu'Allah fasse miséricorde à l’ensemble des savants de la Sounna.

 

Ses œuvres et activités scientifiques

Après avoir étudié 10 ans auprès du Moufti d’Arabie Saoudite, de 1347H à 1357H, celui-ci lui proposa un poste de juge dans la ville de Kharaj, il avait alors 27 ans. Il exerça jusqu’en 1371H (pendant 14 ans). Puis il devint professeur à l’Institut scientifique de Ryad et à la Faculté de Chari’a jusqu’en 1380H. Il devint vice-président de l’Université islamique de Médine en 1381H jusqu’en 1390H dont il fut nommé président jusqu’en 1395H.

  • Il fut président de la direction des recherches scientifiques de l’IFTA, et du prêche et président de l’assemblée des grands savants de son pays.
  • Il fut président du groupe des savants fondateurs de la ligue islamique mondiale à La Mecque.
  • Il fut président des recherches dans le Fiqh.
  • Il fut président de la grande assemblée internationale des mosquées dont le siège est à La Mecque.
  • Il fut membre du haut conseil de l’Université de Médine et de la haute organisation pour le prêche.
  • Il fut nommé Moufti d’Arabie Saoudite en 1413H, sous l’ordre du Roi.

Les cours qu’il dispensait étaient très nombreux et divers. Il enseignait les 6 livres de ahadiths, le Mousnad de l’Imam Ahmad, Al Mouwatta de l’Imam Malik, les Sounans de Ad-Darimi, le Sahih d’ibn Hibân, le Tafsir d’Ibn Kathir, de Baghawi, Zad al Ma’ad, Kitab at-Tawhid, Oussoul Thalatha, el Darar As-Souriya, ‘Aqida Wâsitiya, Boulough Al-Maram, Sounan Al-Koubra de Nassaï, ‘Aqida Tahawiya, as-Sarim al Massloul ‘Ala chatimy ar-Rassoul, Ryad as-Salihin... Tous ses cours et ses assemblées étaient dispensés à travers l’Arabie Saoudite : à La Mecque, à Ryad et à Ta-if.

De grands savants et des étudiants de haut niveau ont été formés par le Cheikh tels que Cheikh Mouhammed Salih ibn Al-‘Otheymîn, Cheikh Salih ibn Al Fawzan Al Fawzan, Cheikh ‘Abdel ‘Aziz Âl Cheikh, Cheikh Rabi’ ibn Hadi al Madkhali, Cheikh Mouhammad Aman Al Jami - qu'Allah leur fasse miséricorde et préserve les vivants parmi eux.

Ses livres sont tout aussi nombreux et abordent des sciences diverses. Ce sont des ouvrages concis d’une grande clarté dans le choix des preuves et simples d’accès, démontrant l’intelligence et la science de leur auteur.

 

Ses qualités morales

Depuis son plus jeune âge, il eut cette volonté qui le poussa à redoubler d’effort, ainsi qu'une intelligence et une mémoire qui l'orientèrent, par le bienfait d’Allah, vers la science. Parmi les choses qui furent une cause pour forger sa personnalité :

  1. L’aide d’Allah , Sa miséricorde, Ses bienfaits qu’on pouvait percevoir sur Cheikh dans son apprentissage, sa supériorité intellectuelle, sa compréhension et son application.
  2. La sincérité envers Allah dans l’apprentissage de la science et la manière de l’apprendre, son Manhaj (sa voie).
  3. Une éducation pieuse dans une maison tournée vers la science. Sa mère était une femme pieuse qui invoquait Allah sbh- pour son fils, le motivait et le poussait vers l’apprentissage de la science.
  4. La préparation, une voie saine, une vie droite, une pensée large et l’application des conseils de ses professeurs et Chouyoukhs.
  5. Une aptitude naturelle, une clarté intellectuelle, une compréhension intuitive, une mémorisation impressionnante. Viennent s’ajouter à cela les fruits d’un travail continu, la diversité des matières étudiées et leur connaissance ainsi que l’attachement aux preuves dans chaque question étudiée.

C’était un homme très bien organisé qui tirait profit de son temps entre son travail, ses cours, ses repas, et ses conférences.

Il invoquait Allah très souvent, n’omettait jamais les invocations après les Salaat et ce, malgré la présence de beaucoup de personnes autour de lui qui lui soumettaient des requêtes et lui posaient des questions. Il cessait de répondre aux questions et arrêtait les cours quand il entendait l’appel à la prière afin d’y répondre. Même entre deux bouchées, il évoquait Allah . Il ne mangeait jamais seul. Il avait toujours de nombreux invités et ne mangeait jamais sans qu’il y ait d’autres personnes à sa table.

Il avait l’habitude de jeûner le lundi et le jeudi, comme le faisait le Prophète .

C'était un homme qui faisait le bien pour autrui. Il était généreux et une source de bien, aidant les étudiants étrangers à s’inscrire dans les universités et les pauvres en faisant preuve de charité. Il n’hésitait pas à intervenir, même tard dans la nuit, afin d’aider les musulmans aux quatre coins du monde.

 

Son cheminement

Son cheminement dans ses œuvres et ses cours est clair : l'attachement au Coran et à la Sounna. On le voit dans ses explications de livres, moutoun et autres : il n’y a pas de rajout et le style est épuré et direct. Savoir exprimer, expliquer une idée en peu de mots demande une science large car cela consiste à choisir ce qu’il y a de plus concluant et convaincant afin d’être le plus clair et compréhensible possible pour celui qui lit ou écoute. On le voit dans ses œuvres, même les plus courtes, qui sont des références. D'ailleurs, elles sont si profitables qu'elles sont sujettes à des explications.

 

Son décès

Comme les grands Imams, il n’a cessé de travailler jusqu'à son dernier souffle. Même malade, il enseignait. Plusieurs fois transporté à l’hôpital, il est décédé un jeudi matin, à 89 ans . Son enterrement fut à l'image de sa vie, immense. Ce jour-là, la tristesse s’est abattue sur l’ensemble de la communauté, endeuillée par la perte de l'un de ses Imams qui leur a tant apporté, par la grâce d’Allah.

Sources : Le site officiel de Sheikh ibn Bâz, écrits et cours d’élèves du Sheikh.

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